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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/122

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TÊTES ET FIGURES

Mais l’autre, le jeune officier, qu’était-il devenu ? Avait-il été victime d’un pire destin ? Comment douter de son triste sort, lorsqu’un brasier ardent couvrait déjà l’endroit où il était tombé !

Quand un puissant jet d’eau eut éteint les flammes et refroidi les cendres, tout à coup, ô spectacle affreux ! une forme humaine, maculée, noircie, déchiquetée, apparut aux regards des soldats terrifiés.

De l’élégant et brave guerrier de tout à l’heure, il ne restait plus qu’un tronc informe auquel manquaient une main et les deux jambes.

Plus tard, dans les cendres et les pierres calcinées d’une maison voisine, on retrouva la main absente, encore ornée d’un anneau d’or, les jambes perdues, encore chaussées de bottes longues aux éperons d’argent.

Les soldats recueillirent précieusement ces tristes restes, et, consternés et sanglotant, reprirent le chemin de la citadelle.

Sans plus tarder, les Furies déployèrent leurs ailes, et s’enfuirent.