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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/128

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TÊTES ET FIGURES

tout dire à son père : naturellement, elle n’en faisait rien.

Le lendemain, c’était la même histoire.

Tout de même, malgré son caractère turbulent et sans-souci, Paul avait une petite amie qui demeurait porte voisine. Son nom était Irma, et elle avait à peu près l’âge de Paul. En dépit de tout, celui-ci avait toujours éprouvé une certaine considération pour Irma, joli brin de fillette, aux yeux bleus, à la chevelure châtaine, à la taille svelte, qui se développait admirablement.

Irma avait bien, autrefois, quelque peu partagé les jeux de Paul, mais, tout à coup, un jour, on la vit se tenir à l’écart, et ne faire que regarder les gamins s’amuser. Puis, elle prit des allures plus composées, des manières plus réservées. Était-ce instinct prémonitoire de pudeur, ou velléité de coquetterie naissante ? Qui saura jamais le fonds et le tréfonds d’un cœur de femme ?

Ce changement de venue n’avait pas toutefois complètement échappé à l’attention de Paul. Aussi avait-il essayé de la gouailler un peu, mais sans succès. Aussi, retourna-t-il aux camarades, et se laissa-t-il aller comme d’habitude à sa folâtre et tapageuse nature de