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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/127

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TÊTES ET FIGURES

il dépassait de plusieurs mois sa treizième année. Deux grands yeux noirs, vifs, intelligents, c’était tout ce que l’on pouvait d’ordinaire distinguer dans sa physionomie. Véritable diablotin, suant la vie par tous les pores, espiègle, alerte, très habile à tous les jeux de son âge, il ne se connaissait pas de rival parmi tous les camarades avec lesquels il s’amusait durant les loisirs que lui laissait l’école du village.

La tenue de cet infatigable boute-en-train s’en ressentait notablement. Mais, la tenue ! Comme il s’en battait l’œil. Le fait est qu’il ne s’en occupait pas le moins du monde.

Invariablement jambes et pieds nus, la tignasse ébouriffée, recouverte seulement du fond d’une vieille casquette, une chemise déchirée dont maint lambeau resté accroché à un clou ou à une clôture, une culotte effilochée, percée en bien des endroits, et ne tenant que par une simple bretelle, pataugeant dans la boue d’une mare, ou se roulant dans la poussière du chemin, barbouillé jusqu’aux yeux, voilà dans quel état il gambadait à cœur de jour et finissait par réintégrer le logis paternel.

Bref, c’était, des pieds à la tête, tout ce qu’il y avait de plus gamin.

Bien inutilement sa mère, dégoûtée, le grondait sévèrement parfois, en le menaçant de