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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/133

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TÊTES ET FIGURES

garçon à se laisser décontenancer par ces déconvenues.

Le lendemain était un dimanche. Paul se fit une toilette des grands jours. Il mit en réquisition les plus beaux habits de sa garde-robe. Il avait vraiment fière allure, ce gaillard de près de quatorze ans.

Quand il se mit en route pour l’église paroissiale, une blanche marguerite se pavanait, même à la boutonnière de son veston.

Il avait à peine fait quelques pas, que, heureux hasard, il se coudoya à Irma qui, elle aussi, s’en allait à la messe.

La jeune fille recula de stupéfaction.

Mais, c’est toi, Paul, s’écria-t-elle, c’est bien toi ! Est-ce bien possible ? Comme tu es bien mis. Vraiment on ne te reconnaît plus.

Paul se contenta de sourire d’un petit air triomphateur.

Irma, toute radieuse, qui n’avait jamais pensé que Paul pût se faire aussi élégant, s’empara de son bras avec sa naïve candeur d’antan, et voilà les deux jeunes gens partis cheminant du côté de l’église.

Sur le perron du temple, lorsqu’ils parurent, ce fut un feu roulant de chuchotements, surtout parmi les femmes.

— Tiens, firent d’aucunes, mais c’est ce diable de Paul bras dessus bras dessous avec Irma,