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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/132

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TÊTES ET FIGURES

tout à coup se révèle tout entier sous l’éblouissante splendeur du premier rayon solaire qui franchit l’espace.

Pour la première fois, Paul trouva qu’Irma n’était plus elle et que lui-même n’était plus lui.

Ce jour-là, abandonnant pour de bon ses camarades, Paul n’osa pas dépasser les alentours de la maison paternelle.

Ce que voyant, sa mère, quelque peu ahurie, lui demanda s’il avait eu querelle avec quelqu’un de ses amis, ou s’il se sentait indisposé.

Paul hocha négativement la tête.

Le lendemain, debout de grand matin, on aurait pu le voir procéder minutieusement à sa toilette, et revêtir un costume décent. Durant la journée, il passa deux fois devant la maison d’Irma, mais celle-ci demeura invisible.

Le surlendemain, mêmes soins de toilette, même manège.

Sa mère, totalement abasourdie, ne comprenait rien à ce changement à vue. Il doit pourtant y avoir anguille sous roche, se disait-elle parfois.

Quant aux camarades, ils n’étaient, ni plus ni moins qu’esbrouffés.

Paul ne fut pas plus heureux que la veille : Irma persistait à ne pas reparaître. C’était simplement fortuit. Mais Paul n’était pas