Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
TÊTES ET FIGURES

Il n’avait pas dit la vérité ; le courage lui avait fait faux bond au dernier moment.

Mais, comment cela va-t-il finir, se murmurait-il ? Si elle savait… Si elle venait à découvrir que je la trompe, là, de honteuse façon… Mais non ! elle n’en saura rien… Il faut à tout prix qu’elle ignore… Soyons prudent, surveillons-nous et… surveillons-la !

La tête basse, la conscience agitée, honteux de lui-même, de la malhonnêteté qu’il avait commise, il se laissa choir sur le divan, comme épuisé par la tension nerveuse qu’il venait de subir.

Et le petit feu de grille brûlait toujours, lançant des flammeroles bleuâtres dans la cheminée.

Et l’horloge sur la console faisait toujours tic-tac.

Tard, bien tard dans la soirée, l’intéressante jeune femme était encore là, assise dans le vaste fauteuil de velours d’Utrecht, immobile, indéchiffrable comme le sphynx. Lui avait disparu depuis quelque temps déjà.

Soudain, elle se redressa de toute sa taille, se leva, jeta un coup d’œil autour d’elle, s’en alla droit à l’horloge pour s’assurer de l’heure, puis, tournant sur les talons, fit mine de quitter la pièce, mais, elle s’arrêta tout aussitôt, le