C’était difficile, mais enfin la récompense valait le sacrifice.
L’épreuve psychologique passée, Jules se laissa faire sa toilette des dimanches, non sans babiller, formuler multiples questions et réflexions, dansant tantôt sur un pied, tantôt sur un autre, fourrant ses doigts dans les yeux ou la chevelure de sa mère qui, impatientée, ne cessait de dire :
— Voyez-moi ça ! Est-il tannant un peu ? P’tit insouffrable ! Va ! si tu peux me débarrasser une fois !…
Tout fut assez tôt prêt, et la grand’mère se mit en route, en tenant bien Jules par la main.
L’omnibus du tramway se fit attendre, mais on l’aborda enfin.
Naturellement, le premier mouvement de Jules fut de grimper sur une banquette, et, à genoux, de se mettre à regarder, par le guichet ouvert, ce qui se passait dans la rue.
Que de nouveautés ! Que de choses intéressantes ! Que de jouissances ! D’ailleurs, faut-il l’univers pour amuser les enfants ?
La journée était belle, radieuse, ravissante, comme quelques-unes de ces journées fin de juin, alors que le soleil, à son zénith, dans ce coin de l’hémisphère boréal, imprime une vigueur extraordinaire à la végétation, la met singulièrement en relief, en lui distribuant généreusement et lumière et chaleur, avant de