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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/152

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TÊTES ET FIGURES

— Bobo, là, à la tête, dit-il en portant une main au front.

De suite, le père fit mander le médecin de la famille.

— Ça n’est pas grand’chose, dit celui-ci, après auscultation. L’enfant aura attrapé un rhume de cerveau. Il est très enchifrené. Mais ça se passera comme c’est venu, et il écrivit une prescription.

Quelques jours s’écoulèrent. L’état du petit ne paraissait pas s’améliorer ; au fond, il s’aggravait.

Au comble d’une inquiétude qui touchait à l’angoisse, le père fit redemander le médecin.

Le cas est devenu sérieux, remarqua celui-ci. Le petit souffre d’une grosse fièvre et se plaint toujours d’un gros mal de tête.

Pour l’acquit de sa conscience, il recommanda un traitement et repartit. Au moment où il franchissait la porte de la maison :

— Mon cher ami, dit-il au père, je ne vous le cacherai pas plus longtemps, c’est un cas de méningite aiguë. La science n’y peut rien faire. Il faudrait un miracle. Mais, n’en dites rien aux vôtres ! Ils l’apprendront assez tôt.

Le père, le désespoir dans l’âme, remonta comme il put l’escalier et se rendit auprès du lit du petit malade qui ne cessait de porter la main à la tête en disant d’une voix de plus en plus faible :