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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/158

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TÊTES ET FIGURES

des années. Eh bien ! mon cher ami, permettez-moi de vous le dire en toute sincérité, ce point de vue est incomparable ; il est unique, entendez-vous, unique.

— C’est ce que je pensais, fis-je en m’inclinant, comme si j’eusse été l’auteur, le propriétaire, ou tout au moins le locataire à bail emphytéotique de toute cette nature, et la palme que vous venez de décerner, avec autant d’autorité que d’enthousiasme, à la terrasse de Québec et à ses environnements, porte dans mon âme la conviction que nous avons chez nous une merveille à nulle autre pareille.

À ce moment-là, le jour baissait ; le soleil, se glissant de derrière un nuage bleu sombre, inonda d’une radieuse clarté les hauteurs de Lévis, la pointe de l’île d’Orléans et la côte de Beaupré. Ses rayons, tombant obliquement sur tout cet ensemble, distribuaient ici et là l’ombre et la lumière, contrastes charmants qui faisaient ressortir d’admirable façon, bois, collines et prairies.

Du côté de Lévis, jusqu’à la pointe Saint-Joseph, et sur quelques points de la côte de Beaupré, c’était un éblouissant scintillement de toitures ; tel le miroitement d’une rivière de diamants sur les épaules d’une jolie femme.