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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/160

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TÊTES ET FIGURES

toitures, à Lévis, reflétèrent les derniers rayons de l’astre du jour.

Et le crépuscule se fit.

Lentement d’abord, comme indécise devant les derniers effluves solaires, l’ombre enveloppa le fleuve, qui prit une teinte mordorée, sur laquelle se détachèrent plus nettement les coques blanches des bateaux-passeurs, et çà et là la voilure d’un yacht. La citadelle s’assombrit ; le Château-Frontenac s’illumina à tous les étages. Sur les hauteurs de Lévis, depuis Saint-Romuald jusqu’à la pointe Saint-Joseph, au pied des falaises, deux franges de lampes électriques étincelèrent, et la belle veilleuse des nuits projeta sa lumière à l’orient.

— Je vous le répète, fit mon ami, ce spectacle est unique. Mais, rentrons, et faites-nous le plaisir de dîner avec nous. Nous reprendrons ensuite notre promenade sur la terrasse.

Nous fûmes bientôt à table.

— Y a-t-il longtemps que votre terrasse est construite, interrogea la jeune femme, et quelle étendue peut-elle avoir ?

— Elle fut construite, lui répondis-je, sous un ancien gouverneur du Canada, Lord Durham, qui lui donna son nom. D’après la chronique, elle mesurait alors cent soixante pieds. Quel-