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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/168

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TÊTES ET FIGURES

radieusement constellé, la Grande Ourse brillait de tout l’éclat de ses sept étoiles ; l’étoile polaire était de toute splendeur ; la Voie lactée déployait largement sa tenture d’opale ; au loin, les Trois Rois, dans la constellation d’Orion, annonçaient discrètement leur prochaine venue dans notre ciel ; Mars poursuivait sa course vertigineuse, et, sur toute la circonférence de la voûte stellaire, de petites étoiles, lointains soleils, semblaient faire coquettement de l’œil à la terrasse.

Qui sait si les habitants de ces corps célestes, dont la lumière met parfois des centaines d’années à nous parvenir, ne suivaient pas alors d’un regard curieux, une audience donnée par Frontenac sur la galerie du vieux château, à d’Iberville, Nicolas Perrot, ou Dollier de Casson, à quelque chef huron, une soirée chez Madame de Péan avec l’intendant Bigot comme principal commensal, ou les élégants officiers et les femmes gracieuses qui assistaient au bal donné par le gouverneur Sir Guy Carleton, le 31 décembre 1775, au Château Saint-Louis, lors de l’assaut donné à Québec par Montgomery du côté des Foulons, et Arnold du côté de la rivière Saint-Charles ?