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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/177

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TÊTES ET FIGURES

Mes visites chez Antoinette — c’était son nom — se multipliaient, et, entre deux patients à soigner, je trouvais le moyen d’aller sous tout prétexte chez ma fiancée.

Un soir que, comme à l’ordinaire, je me disposais à me rendre chez elle, j’entendis des coups précipités à la porte de mon bureau.

J’allais ouvrir, mais la porte roula d’elle-même sur ses gonds, et Antoinette, pâle, tremblante, les yeux hagards, parut sur le seuil.

— Mon Dieu ! cher ange, qu’est-il arrivé, m’écriai-je en me précipitant vers elle ? Qu’est-ce qui vous amène ici ? Pour Dieu ! vite, parlez !

— Je viens vous annoncer, dit-elle d’un ton froid comme l’acier, que je ne serai peut-être jamais votre femme !

— Et pourquoi ?

— Parce qu’il est revenu — il est ici — et me réclame.

Et, avec un gémissement sourd, elle s’affaissa sur le parquet.

Je la pris dans mes bras, je la déposai sur l’ottomane et je parvins à lui faire reprendre ses sens.

Alors, elle me raconta sa lamentable histoire.