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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/187

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TÊTES ET FIGURES

maintenant toute son attention sur un point : finir son travail pour six heures du soir, afin de pouvoir escorter Bessie chez elle ; il s’était même tout naïvement mis en tête qu’il était devenu nécessaire à la jeune fille. C’est bien mélancoliquement qu’il reprenait le chemin de sa pension, lorsque la besogne l’avait retenu plus tard que d’habitude à l’usine, et que, par conséquent, il avait été empêché de reconduire Bessie à domicile.

Bertrand poussa plus loin ses attentions. Il conduisit la jeune fille au théâtre. Jamais un mot de galanterie ou d’affection de sa part ; de son côté, Bessie s’était accoutumée à le regarder comme un bon ami, presqu’un parent.

Il en aurait fallu bien moins pour débrider toutes les langues. On en glosa fort dans toutes les parties de l’usine. Les commérages exécutèrent toute une farandole. On fit litière du caractère de Bessie et de celui de Bertrand. Ce fut au point que Samuel Hickey lui-même s’en trouva assez intrigué.

Il manda le jeune mécanicien à son bureau, lui fit un accueil plutôt amical que sympathique, en le priant de lui dire ce qui en était des racontars des ateliers, racontars qui avaient fini par arriver à ses oreilles.