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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/196

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TÊTES ET FIGURES

ment où épuisée elle se laissait choir sur un fauteuil, on frappa.

Samuel Hickey, très surpris et bien contrarié, alla entrebâiller la porte. Il se trouva en présence d’un grand gaillard dont la présence l’ahurit vivement.

— Que désirez-vous, fit-il ?

— Je désirerais voir Melle Bessie Turner ! On vient de me dire qu’elle était dans ce bureau.

Au moment où Samuel Hickey allait balbutier une réponse quelconque :

— C’est moi, s’écria Bessie, c’est moi, Bessie Turner !

Et d’un bond de gazelle, toute épuisée qu’elle se sentait, elle franchit la porte.

Toisant l’étranger des pieds à la tête, soudain elle fit un saut en arrière.

— Charles, s’écria-t-elle ! Mon Charles !…

En effet, c’était bien Charles en chair et en os, au teint plus brun, à la barbe plus longue.

Inutile de dire la joie que ce fut.

Ou se rendit à la maison maternelle, et, après les premiers échanges d’affection, Charles Bertrand raconta ses aventures et ses tribulations dans le pays de l’or. Il avait écrit plusieurs fois, mais ses lettres n’étaient jamais parvenues à destination.

Un jour, après bien des difficultés, il avait eu la chance de tomber sur un placer assez riche ; après une laborieuse exploitation, il revenait