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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/236

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TÊTES ET FIGURES

marquer qu’il ne voulait pas s’en faire imposer par une aussi pauvre imitation.

Lise devint en proie à une grande inquiétude, mais à qui donc pouvait-elle se confier ? Elle n’avait personne. Jusque-là elle avait régulièrement payé la mère Mawks, et cette mégère, tenue en respect par son bouledogue de mari, avait fini par être très satisfaite de lui laisser l’enfant.

Lise savait très bien qu’il n’y avait personne dans la misérable ruelle qu’elle habitait, qui eût le moindre souci du bébé, qu’il fût malade ou non. On lui aurait répondu tout simplement :

— Eh ben ! tant mieux ! si le mioche a l’air d’être malade ! Ça rapportera à l’équipollent.

À part ça, elle aimait l’enfant d’une affection jalouse : elle ne pouvait se faire à l’idée qu’une autre qu’elle-même en eût pu avoir soin. Elle se faisait des réflexions. Les enfants, pensait-elle, ont comme ça souvent des malaises subits : mais, sans l’aide de drogues d’apothicaire, rien qu’en laissant faire la nature, ils se remettent beaucoup plus promptement qu’ils se font malades.