Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
242
TÊTES ET FIGURES

bouleversé. Il constata alors, qu’il était inutile d’essayer de la consoler. Mais, il avait son devoir à remplir. Prenant un ton qu’il eut toutes les peines du monde à rendre plus ferme :

— Allons, dit-il, comme une brave jeune femme que vous paraissez être, il faut maintenant déloger d’ici et rentrer chez vous. Si je vous permets de rester ici un peu, me promettez-vous de retourner droit chez vous ? Je ne dois pas vous retrouver ici au retour de ma ronde, vous comprenez ?

Lise fit signe que oui.

— C’est bien, articula-t-il d’un ton plus léger, je vous donne dix minutes — Retournez-vous-en à la maison !

Et, avec un bonsoir qu’il tâcha de faire sympathique et réconfortant, il tourna les talons et se remit à arpenter la rue ; le bruit de ses pas résonna d’abord lourdement sur le pavé, se fit de plus en plus faible, puis se perdit dans le lointain au moment où son imposante silhouette se fondit dans l’obscurité profonde de la nuit.

Se voyant seule, laissée à elle-même, Lise se redressa et se mit à dodeliner le petit cadavre. Elle paraissait sourire maintenant.