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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/252

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TÊTES ET FIGURES

— À Montmagny ! m’écriai-je. Vous allez à Montmagny ? Comme ça arrive ; c’est aussi ma destination. Nous y serons………… hum !……… dans une heure et quart. L’Intercolonial, comme à l’ordinaire, est un peu en retard.

Je lui demandai la permission de m’asseoir sur la banquette en face.

— Mon Dieu, monsieur, si cela vous fait plaisir, faites ! D’autant plus que, la banquette une fois occupée, je ne serai pas exposée à voir un ennuyeux ou quelque malotru venir s’installer près de moi.

— Je pris le siège pour……… lui rendre un nouveau service.

Savez-vous ce que c’est que l’on appelle le coup de foudre ? C’était à moi qu’il posait cette question.

— Oui, répondis-je négligemment, il m’a déjà brûlé trois fois. Le fait est qu’il est peu de gens qui ne l’attrapent pas. C’est comme pour les enfants, la rougeole.

— Eh bien, ! tel que vous me voyez, le coup de foudre m’avait enfilé comme le plus simple paratonnerre. Un coup de foudre de cette intensité sur la tête d’un célibataire de quarante printemps, ne peut exactement se décrire.