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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/27

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TÊTES ET FIGURES

du scrutin et des relations sociales et commerciales.

Dès 1882, à Toronto, les Canadiens-français avaient une société nationale dite Saint-Jean-Baptiste. C’était une société de secours mutuels, mais qui n’osait pas encore célébrer publiquement sa fête annuelle, le 21 juin de chaque année, pour éviter des désagréments de la part de quelques fanatiques, quelques têtes chaudes dans la population. La même expansion de l’élément canadien-français s’est produite du côté du Manitoba, la plus ancienne province de l’ouest canadien, et des vastes territoires de la prairie qui furent plus tard transformés en provinces. Cette progression ascendante n’a pas été, n’est pas le résultat d’aucun système politique organisé, mais simplement de l’expansion toute naturelle d’une race qui devient propriétaire du sol, s’y multiplie et s’y attache par des liens aussi puissants que nombreux.

— Comme développement, interrompis-je, c’est là quelque chose de merveilleux, assurément.

Oui, Monsieur, répondit le vieillard, c’est là un phénomène étonnant, de virilité ; il est vrai que « bon sang ne peut mentir » ; mais, tout de même, ce développement national est pour ainsi dire unique dans l’histoire des peuples. Il y a près de trois siècles et demi, on