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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/278

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TÊTES ET FIGURES

promotion et qui, plusieurs années après, se retrouve encore dans la même situation que la femme de Barbe bleue demandant à sa sœur Anne, au plus haut de la tour, si elle ne voit rien venir ?

Est-ce celui qui, pourvu d’un certain bagout qu’il prend pour de l’éloquence, se lance, tête baissée, dans l’arène de la vie publique à laquelle il se croit prédestiné, ambitionne un mandat, celui d’échevin ou de député, et arrive à peine à l’imposante altitude d’une commission de juge de paix ; tout comme cet autre qui concentre, sa vie durant, ses pas, démarches, soucis et travaux sur l’obtention de titres qu’on ne trouve plus guère aujourd’hui en dehors de deux ou trois pays monarchiques, et qui meurt tout simplement écuyer, s’il est du Canada, bien entendu, et pas d’ailleurs ?

Sont-ce les naïfs qui ont la faiblesse de croire fermement à la rectitude de jugement et à la justesse d’appréciation des journaux, surtout ceux de partis, soufflant à la fois le chaud et le froid, concernant les gouvernements et les pouvoirs publics qui leur distribuent, le picotin, et tombant impitoyablement ceux qui leur tiennent la dragée haute, qui croient au mérite et à la valeur des hommes auxquels les feuilles publiques décernent de pompeuses réclames relevées de grandes images ?