Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
277
TÊTES ET FIGURES

Est-ce le neveu qui, d’avance, se taille une jolie bavette dans les écus d’un oncle d’Amérique ou d’ailleurs, et qui, à l’ouverture du testament avonculaire, constate qu’il n’y est pas question de lui ?

Est-ce ce politicien à tous crins, absolument convaincu que le parti qu’il soutient est par excellence le dépositaire de l’honnêteté et de la sagesse, l’incarnation véritable de toutes les vertus, civiques, héroïques, théologales et autres, croit, comme texte d’Évangile, toutes les balivernes soi-disant économiques et patriotiques que débitent la plupart du temps des hâbleurs de tréteaux politiques, vieux comme jeunes, plutôt occupés de leurs propres intérêts que de ceux du parti dont ils se réclament, et qui finalement assiste à l’effondrement dudit parti un jour de scrutin ?

Est-ce ce partisan politique qui, ayant sacrifié temps et argent pour le candidat de son choix, fonde le plus vif espoir sur la reconnaissance de ce candidat qu’il a puissamment contribué à faire élire, pour l’obtention, à l’occasion, courtoisies ordinaires à part, d’une faveur, d’un service, d’un emploi, d’un poste, sinon, pour lui-même, du moins pour l’un des siens ou un ami ?

Serait-ce le fonctionnaire dont un ministre a promis de récompenser les services et le dévouement par une augmentation de salaire ou une