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TÊTES ET FIGURES

Dominant cette scintillante bordure, se dressait Québec, sur son promontoire, avec sa citadelle et ses édifices, présentant l’aspect d’un énorme diamant étincelant de milliers de feux. Au plan inférieur d’une vallée, sur les grandes jetées du port qui bordaient le fleuve depuis l’embouchure d’une rivière canalisée qu’on me dit s’appeler la Saint-Charles, jusqu’au pont reliant l’île d’Orléans à la terre ferme, et même au-delà, ce n’étaient que flots de lumières.

Ah ! que n’aurais-je pas donné pour avoir là, avec moi, le tout Paris, ennuyé, blasé, cherchant du nouveau, pour admirer cette mise en scène.

Au milieu de ce panorama lumineux, se faisaient valoir, en décrivant de brillantes paraboles sur le voile sombre de la nuit, des fusées, des girandoles, des chandelles romaines, enfin toutes les pièces de l’arsenal pyrotechnique. Tous ces feux d’artifice, lancés et de la citadelle, et des remparts, et de vaisseaux dans le port, et du sein de massifs d’habitations, à distance, sur les rives ou dans la vallée, sillonnaient l’atmosphère en fulgurantes randonnées.

— Ce spectacle est incomparable, m’écriai-je en serrant les mains du vieillard ; il vaut à lui seul la traversée de l’Atlantique. Parole d’honneur ! je n’ai jamais vu en Europe rien qui puisse approcher de cette féerie. C’est d’autant plus admirable que vous pouvez la recom-