Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
TÊTES ET FIGURES

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

d’éclairage électrique de la ville, du port, et de ses environs. Cependant, je dois vous dire que cet effet de lumière est plus accentué qu’à l’ordinaire, car, si j’ai bonne mémoire, Québec doit être, comme à l’ordinaire à cette date, en pleines fêtes carnavalesques : et, chaque soir, il y a illumination générale.

Nous arrivâmes bientôt à la pointe ouest de l’Île d’Orléans, dite communément, « le bout de l’Île », m’observa le vieillard.

Le spectacle qui s’offrit à mes regards me désorienta de tout point de comparaison. Je n’avais jamais rien vu de plus éblouissant, même dans les grandes féeries de Paris : ce vaste port, ce majestueux promontoire enguirlandés comme ils étaient de mille poires électriques. C’était comme un embrasement général des hauteurs et des rives. Au ras de l’eau, depuis l’île d’Orléans d’un côté, et un endroit en face qu’on me dit s’appeler l’Anse des Sauvages, coupé par deux immenses chantiers de marine, on eût dit un gigantesque ruban de lumière ondulant ici, se repliant là, se déroulant en droite ligne là-bas, se réfléchissant partout et au loin dans les eaux opaques du Saint-Laurent.