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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/93

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TÊTES ET FIGURES

« Montons encore, montons toujours », me dit Speranza !

Et, sur notre passage, au milieu de flots d’étincelantes lumières, tournoyaient d’innombrables sphères nouvelles, avec leurs satellites, leurs soleils, de fulgurantes comètes produisant l’effet de gigantesques torches embrasées, toutes emportées dans l’espace avec une vitesse vertigineuse.

— Mais, hasardai-je brusquement, en jetant un regard du côté où naguère encore on distinguait la Terre, comment se fait-il, ô Speranza, qu’au milieu de tous ces mondes admirables, la Terre soit le seul astre qui ait démérité, et qui, cependant, ait été jugé digne d’un aussi grand sacrifice que celui du Calvaire ?

— Ton esprit est enclin à une grande curiosité, répliqua Speranza, mais il est droit et pur. Aussi sauras-tu bientôt ce que tu désires connaître. Vois-tu, là-bas, là-bas, cette grande étoile ? Eh bien ! on la nomme Saturne, chez vous. Nous y descendrons.

Bientôt, en effet, nous arrivions en face de Saturne, de ses gigantesques anneaux et de ses huit satellites. Pourquoi donc un monde de cette forme ? me demandai-je à part moi. Pourquoi ces anneaux ? Pourquoi huit satellites à cette planète, tandis que celle-là n’en a que quatre, et cette autre n’en a que deux ? Pourquoi cette grande diversité dans les dimen-