L’Administration se méfie tout à fait des capacités éducatrices du répétiteur et s’obstine à le maintenir dans son rôle subalterne de surveillant. C’est pour cela sans doute qu’elle redoute si fort de voir des relations cordiales s’établir entre le répétiteur et l’élève.
Dans un article publié par une revue, je trouve le passage suivant :
Un répétiteur fut un jour très durement relevé par son proviseur pour avoir serré la main à un élève ; un autre fut révoqué pour avoir fait de la gymnastique avec sa division. Et lui qui pourrait exercer une grande influence sur ses élèves, en est réduit à se faire détester[1].
Il ne faut pas croire que ces malheureux répétiteurs soient des individus quelconques, des sortes de manœuvres. Ils sont traités en manœuvres, mais ne le sont nullement. Leur instruction est peu près celle des professeurs, et dans tous les cas beaucoup plus que suffisante pour instruire les élèves. La plupart sont licenciés et beaucoup sont docteurs.
Au lycée Montaigne, en particulier, sur sept ou huit répétiteurs généraux, cinq étaient ou sont docteurs en médecine, candidats à la licence en droit…
Ils tâchent de trouver un débouché de ce côté puisque le professorat leur est fermé. Un de mes camarades était bi-licencié ; il n’avait jamais pu obtenir un poste de professeur ; il a pris son doctorat en médecine. Quand il en trouvera l’occasion, il s’en ira ; il reste dans le répétitorat comme pis-aller, la carrière de médecin étant, elle aussi, paraît-il, déjà fort encombrée[2].
Parmi les réformes proposées devant la Commission la plus utile peut-être serait de supprimer la distinction entre professeurs et répétiteurs. Avant d’être professeur il faudrait avoir été répétiteur pendant cinq à six ans. Dans ce milieu transitoire, le professeur