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récemment dans un livre sur les patronages catholiques que, dans les écoles classiques, les grands garçons sont peu à peu habitués à se préoccuper de leurs futurs devoirs, de leur futur rôle dans la société.

On leur enseigne à s’intéresser aux autres, surtout aux petits, aux faibles ; enfin, on leur trace une sorte de programme moral, tandis que ces précautions d’ordre élevé ne sont pas prises chez nous[1].

Aux raisons qui précèdent, il faut joindre les succès que les congréganistes font obtenir à leurs élèves. Aussi leurs progrès s’accroissaient-ils rapidement.

Il y a une poussée de concurrence de la part des établissements ecclésiastiques, ce n’est pas douteux ; tandis que les établissements publics ne s’accroissent plus guère, les établissements ecclésiastiques en particulier, parmi les établissements libres, s’accroissent rapidement[2].

Actuellement, d’après les chiffres donnés par MM. Leclerc et Mercadier devant la Commission, l’enseignement libre, c’est-à-dire congréganiste, possède 53,4 % du nombre des élèves, celui de l’État 46,5 % seulement.

La proportion au profit de l’enseignement congréganiste s’élève d’année en année, et pour l’entrée aux grandes écoles, il fait une rude concurrence aux lycées. D’après M. Mercadier, les établissements congréganistes fournissent à eux seuls 24 % des élèves de l’École Polytechnique. Pour d’autres écoles du Gouvernement, la proportion est plus élevée encore.

Mais ce qui est beaucoup plus intéressant et constitue une véritable révélation, ce sont les résultats qu’obtenaient les Frères des Écoles chrétiennes dans tous les ordres d’enseignement, aussi bien ceux

  1. Enquête, t. II, p. 436. Gaufrès, ancien chef d’institution.
  2. Enquête, t. II, p. 83. Max Leclerc, chargé de missions relatives à l’enseignement.