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leur concours dans notre œuvre d’éducation. Aussi les directeurs de nos pensionnats s’attachent-ils scrupuleusement à satisfaire à toutes les obligations qui leur incombent envers les sociétés civiles propriétaires. C’est la première de leurs obligations financières.

M. le Président. Vous arrivez à faire une concurrence qui est redoutable, non pas seulement aux établissements publics, mais aux collèges ecclésiastiques. Partout on le constate[1].

Concurrence redoutable sans doute, mais j’ajouterai, bienfaisante et utile, et il serait à souhaiter qu’elle se fût développée encore. Je ne suis pas suspect, je pense, de cléricalisme, mais j’avoue que si j’étais Ministre de l’Instruction publique, mon premier acte serait de nommer directeur de l’enseignement primaire et secondaire en France le Supérieur des Écoles chrétiennes qui a obtenu de tels résultats. Je lui laisserais toute liberté quant au choix des méthodes et des professeurs, exigeant simplement qu’il renonçât rigoureusement à toute prédication religieuse, de façon à laisser aux parents une liberté totale sur ce point.

Je me suis étendu sur la déposition qui précède plus que sur aucune autre parce que au point de vue de l’enseignement secondaire, les Frères arrivent à des résultats supérieurs à ceux de nos meilleurs lycées, et qu’au point de vue de l’enseignement agricole et professionnel, si nécessaire aujourd’hui, ils sont sans rivaux. La première chose à faire pour rivaliser avec eux serait d’étudier leurs méthodes. On est libre d’avoir, au point de vue religieux, des opinions différentes des leurs, mais nous devons tâcher d’acquérir assez d’indépendance d’esprit pour recon-

  1. Enquête, t. II, p. 602. Frère Justinus.