Page:Le Bon - Psychologie du socialisme.djvu/47

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caractères chez ces races, c’est-à-dire comment sur un substratum fixe se superposent des caractères mobiles et variables. Nous avons fait voir ensuite que tous les éléments d’une civilisation : langue, arts, coutumes, institutions, croyances, étant la conséquence d’une certaine constitution mentale, ne peuvent passer chez des peuples différents sans subir des transformations très profondes.

Il en est de même du socialisme. Cette loi des transformations étant générale, il doit la subir. Malgré les étiquettes trompeuses qui, en politique, comme en religion, comme en morale, couvrent des choses fort dissemblables, il y a sous des mots identiques des concepts politiques ou sociaux fort différents, de même que sous des mots différents s’abritent parfois des concepts identiques. Certains peuples latins vivent en monarchie, d’autres en république. Mais sous ces régimes nominalement si opposes, le rôle politique de l’État et de l’individu reste le même et représente l’idéal invariable de la race. Quel que soit le gouvernement nominal des Latins, l’action de l’État sera toujours prépondérante et celle des particuliers très faible. Chez les Anglo-Saxons, le régime, monarchique ou républicain, réalise un idéal ab-

    L’importance de la race, que l’on pourrait considérer comme une donnée bien élémentaire aujourd’hui, est cependant complètement incompréhensible encore pour beaucoup d’esprits. C’est ainsi que nous voyons monsieur Novicow soutenir dans un livre récent « le peu d’importance de la race dans les affaires humaines ». Il croit que le nègre peut devenir facilement l’égal du blanc, etc.

    De telles assertions montrent uniquement combien, suivant les propres expressions de l’auteur, « dans le domaine sociologique on se contente encore de phrases déclamatoires au lieu de faire une étude attentive des faits ». Tout ce que monsieur Novicow ne comprend pas est qualifié par lui de contradictions et les auteurs qui ne pensent pas comme lui sont rangés dans la famille des pessimistes. C’est de la psychologie facile assurément, mais aussi rudimentaire que facile. Pour admettre "le peu d’importance de la race dans les affaires humaines", il faut ignorer d’une façon bien complète l’histoire de Saint-Domingue, d’Haïti, celle des vingt-deux républiques hispano-américaines et celle des États-Unis. Méconnaître le rôle de la race, c’est se condamner à ne jamais comprendre l’histoire.