Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/155

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L’État persécutait alors les protestants et les Jansénistes rebelles à ses volontés. Il continue aujourd’hui la même méthode, vis-à-vis de ceux qui ne pensent pas comme lui, et les dépouille de leurs biens. Nos petits despotes ne sont pas assurément très comparables à Louis XIV, mais ils possèdent les mêmes besoins de domination. Les syndicats ouvriers sont héritiers de l’esprit du grand roi.

Tous les partis sont animés en France d’une égale et farouche intolérance, d’une identique tendance à la tyrannie. Comme l’écrit justement Faguet, ce qu’on enseigne d’abord à l’enfant, c’est une doctrine à détester, des catégories de citoyens à haïr. On sait avec quelle vigueur un trop grand nombre d’instituteurs développent ces sentiments dans les couches populaires.

Notre goût très vif pour le despotisme et notre horreur invincible de la tolérance, étant des sentiments manifestés par les classes sociales les plus différentes, il faut bien les subir.

Pratiqué d’abord par la noblesse et les rois, puis par la bourgeoisie, le despotisme l’est maintenant par les classes populaires. Elles apportent naturellement dans son exercice les violences caractéristiques de leur mentalité rudimentaire. Ces violences ne déplaisent nullement d’ailleurs aux socialistes puisqu’ils ne cessent de flatter leurs maîtres avec des expressions d’adulation que seuls les rois nègres obtenaient jusqu’ici de leurs esclaves.

Toutes les décisions élaborées dans les vapeurs de l’alcool par quelques meneurs, sont écoutées avec respect et humblement obéies.

Ces entraîneurs et les foules qui les suivent sont terriblement impulsifs. Servir de tels maîtres n’est pas facile, même en se prosternant perpétuellement devant eux. Les âmes primitives ne connaissent, en effet, ni l’injuste, ni l’absurde, ni l’impossible. Comme elles forment la majorité, on est bien obligé de subir les fantaisies du nombre interprétées par les esclaves du nombre. Il faut, et notre Parlement ne fait guère autre chose, voter les plus incohérentes mesures, rejeter les traditions, mépriser les nécessités économiques, agir contre les lois naturelles, n’obéir enfin qu’aux intérêts et aux impulsions du moment.

Ces impulsions représentent les volontés du syndicalisme et du collectivisme révolutionnaire. Parmi les meneurs les plus influents, figure la demi-douzaine des chefs