Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/316

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plus de haines que tous les discours socialistes.

Comparée soit à l’aristocratie anglaise, soit à l’ancienne aristocratie française, notre bourgeoisie vieillit très vite, et ne durerait guère, si presque à chaque génération elle n’était consolidée par les éléments empruntés à la classe placée au-dessous d’elle.

Il ne faudrait pas cependant s’en trop étonner. Les vieilles aristocraties ne se perpétuaient que par des droits héréditaires, ne nécessitant aucune supériorité. Les aristocraties de l’intelligence ne subsistent au contraire, qu’à la condition du maintien de leur supériorité intellectuelle. Or l’hérédité ne le permet guère. J’ai montré dans un autre ouvrage (Les lois psychologiques de l’évolution des peuples), que les élites sociales sont condamnées à se renouveler constamment, parce que les lois de l’hérédité ramènent bien vite au type moyen de la race, les descendants des individus qui s’en étaient trop écartés. La nature, elle aussi, est parfois égalitaire mais non comme le rêvent les socialistes. Loin d’égaliser les individus d’une génération, elle les différencie. C’est seulement les descendants des élites qui sont ramenés à l’égalité. La nature égalise donc seulement dans le futur, alors que les socialistes voudraient égaliser dans le présent.


Il ne semble pas aujourd’hui, que ce soit dans les couches élevées de la bourgeoisie que la défense sociale se dessine, mais dans ses rangs les plus humbles : boutiquiers, petits commerçants, etc. Toujours très menacés et jamais défendus, ils comprennent maintenant qu’ils ne peuvent compter que sur eux et commencent à s’organiser pour soutenir la lutte.

Ils se syndiquent, forment des associations et projettent même de constituer une milice pour les protéger. L’exemple donné par la Suède leur a servi de leçon. On ne saurait trop les encourager à persister dans cette voie.

La situation devenait d’ailleurs intolérable pour eux. Voici comment s’exprimait récemment à ce sujet le Temps :

Le commerçant, est livré par la surenchère démagogique des législateurs et la faiblesse des pouvoirs publics, aux loups du syndicalisme. Sous le régime de répartition fantaisiste, baptisé du nom de politique sociale, à lui les patentes, à lui les amendes. Les lois dites sociales, il les