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CHAPITRE II

Les méfaits des lois


Pour justifier les propositions énoncées dans le précédent chapitre, il ne sera pas inutile d’examiner les conséquences de quelques-unes de ces lois improvisées par les cerveaux fantaisistes des législateurs.

Xerxès, dit la légende, fit fouetter la mer pour la punir d’avoir détruit ses vaisseaux et, sans doute, lui ôter l’envie de recommencer. La mentalité de l’illustre roi semble un peu rudimentaire aujourd’hui. Elle est très proche pourtant de celle des législateurs qui prétendent transformer au gré de leurs rêves les nécessités de toutes sortes régissant l’évolution des sociétés.

Ces nécessités sont cependant aussi immuables que les lois physiques. On ne les voit pas toujours, mais il faut invariablement les subir et vainement essayons-nous de leur opposer la codification de nos ignorances.

L’avenir seul, montrera combien sont dangereuses les tentatives actuelles de rénovation sociale des collectivistes révolutionnaires et des législateurs qui les suivent.

De telles illusions ne perdent leur puissance que le jour où en apparaissent les conséquences. Il fallut Sedan pour nous révéler les dangers du césarisme impérial. Des expériences analogues seront nécessaires pour dévoiler ceux du césarisme socialiste.


En étudiant les illusions législatives, nous avons sommairement retracé les lignes générales de la vie du droit et de la genèse des lois, et montré comment ces dernières naissent de la coutume et sont modifiées lentement, chaque jour, suivant les besoins, par la jurisprudence. La loi nous est apparue comme une codification momentanée d’un droit évoluant sans cesse. L’existence sociale, contrairement à ce que supposent les métaphysiciens du collectivisme, ne s’organise pas à l’aide de décrets improvisés, mais sous l’action des nécessités économiques, et du caractère des peuples.

Sans doute, on peut remarquer, et l’illusion socialiste