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Devait produire un milliard. Paraît ne pas devoir rapporter plus de 10 millions. N’a servi qu’à enrichir une armée de gens de loi. En compensation, nécessité de créer un nombre immense d’écoles, d’établissements hospitaliers, etc., pour remplacer ceux entretenus par les congrégations. Au lieu d’un milliard de recettes, ce sera sûrement des centaines de millions à dépenser. Je ne parle pas des conséquences sociales de cette très immorale opération : exaspération de milliers de citoyens, développement chez les socialistes de cette idée que l’État peut par une simple loi s’emparer des propriétés privées ou des usines, comme il l’a fait, par exemple, pour celle des Chartreux. Ce dépouillement de toute une classe de citoyens a provoqué une violente indignation chez les nations étrangères et nous a davantage nui dans leur esprit que la perte de plusieurs batailles. Le sujet sera repris dans un autre chapitre.

Lois sur les primes aux fabricants de sucre.

Lois abolies après avoir coûté à l’État des centaines de millions. Les résultats furent uniquement une surproduction artificielle du sucre et cette conséquence admirable que les fabricants français vendaient en France leur sucre 4 à 5 fois plus cher qu’aux Anglais. Ils eurent tous d’ailleurs le temps de s’enrichir aux dépens du consommateur.

Loi décrétant la liberté des cafés, cabarets, débits de boissons.

Cette loi n’a rien coûté en apparence à l’État, mais fort cher aux citoyens, par le développement considérable de l’alcoolisme. En peuplant les hôpitaux et affaiblissant les forces françaises, elle a indirectement été très onéreuse.

Loi du rachat des Chemins de fer de l’Ouest.

Cette loi n’étant qu’à ses débuts, les effets ne s’en feront sentir complètement que dans quelques années. Dès le lendemain du vote, les employés se réunirent pour demander des augmentations de salaire mais elles ne sont pas acceptées encore. Actuellement, l’élévation des dépenses, c’est-à-dire la perte annuelle de l’État, s’élève pour 1910, d’après le rapport de monsieur Doumer, à 50 millions. Ce n’est d’ailleurs qu’un tout petit commencement. Par les faits observés à la Ville de Paris, on peut juger ce que devient un service dont le personnel est