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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/208

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RUMENGOL, LE PARDON DES CHANTEURS


Elle s’agenouille, en le voyant,
Son cœur palpite, en l'entendant.

À Rumengol quand se trouva,
Les pieds de la Vierge baisa.

Et dit : Ma Mère, mère bénie,
« J’aimerais bien mourir ici !
 
« Je n’ai plus personne à aimer.
« Daignez me prendre et m’emporter !

« Ici mon corps reposera,
« Mon âme avec vous s’en ira. »


Yann s’interrompt, éponge avec sa manche son front où la sueur perle, puis, d’un ton sacramentel, imposant les mains à l’assistance :

« — Chrétiens, signez-vous ! La Vierge va parler.


Alors, la Vierge avec douceur
A dit à la fillette en pleurs :

« Sur terre il n’est que gens méchants ;
« Que Dieu te sauve, mon enfant !

« Ta douce âme et ton pauvre cœur
« Sont maintenant purs comme l’or.