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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/28

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SAINT-YVES, LE PARDON DES PAUVRES

il se berce d’une grande illusion messianique. Et, en attendant le jour improbable où elle deviendra une réalité, il met sa confiance en saint Yves, l’avocat des humbles, l’irréprochable thaumaturge redresseur de torts. C’est à lui que les Trégorrois ont recours toutes les fois qu’ils se tiennent pour gravement lésés, et, en le faisant juge de leur querelle, ils l’invoquent sous le beau nom de « Saint Yves le Véridique », Sant Ervoan ar Wirionez[1]


II.


Le lieu où il donne, en cette qualité, ses audiences n’est point son église du Minihy, mais, sur une des collines d’en face, de l’autre côté du

  1. On traduit encore : Saint Yves de la Vérité. Je crois être plus fidèle au sens exact de l’expression bretonne, en traduisant comme je fais, droiture et vérité, dans cette langue, se rendant par le même terme.