Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/17

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l’École normale des institutrices de la Seine et d’un cours de psychologie à Sèvres, directeur de la Revue de l’Histoire des religions — que sais-je encore ? — les attributions les plus diverses se partageaient son puissant cerveau, et il n’en était pas une où le haut sentiment qu’il avait de ses devoirs ne lui fit une obligation de se répandre tout entier. Il se reposait de ces charges accablantes en s’en créant de nouvelles. A quelle œuvre de justice, ou de progrès social, ou de fraternité entre les peuples, n’a-t-il pas apporté le concours de sa lumineuse intelligence et de son dévouement toujours dispos ? Par la parole et par la plume, je ne crois pas qu’il y ait une forme de l’idéal humain pour laquelle il n’ait combattu. Même chez lui, il ne s’appartenait point. Sa maison était aussi hospitalière que sa pensée : il y était tout à tous et à chacun. Jamais personnalité plus riche ne se détacha de soi-même avec une abnégation plus sereine et ne se distribua plus magnifiquement. Il accumulait ainsi mille vies en une seule. C’est peut-être pourquoi la sienne fut si tragiquement interrompue par les destins jaloux. L’impeccable étude de mythologie comparée, qu’au lieu et place de l’ancienne introduction il rêvait d’écrire pour la réédition de cet ouvrage, il se proposait précisément d’y consacrer les vacances au début desquelles il fut frappé. Il en est d’elle maintenant comme de toute l’opulente moisson d’idées que