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CHAPITRE III

L'Ankou 1


L’Ankou est l’ouvrier de la mort (oberourar maro).

Le dernier mort de l’année, dans chaque paroisse, devient l’Ankou de cette paroisse pour l’année suivante’.

1. L’Ankou est la mort personnifiée.

2. A Guémené-sur-Scorff et à Berné, c’est le premier mort qui est l’Ankaw. On dit à Guémené que l’Ankaw de l’année étrangle ceux qui meurent après lui (J. Loth, Annales de Bretagne, t. IX, p. 462).

Chez J. Mahé, Antiquités du Morbihan, p. 114, l’Ankou est le spectre avant-coureur de la mort. Un ouvrier tombé d’un toit qu’il réparait et à qui l’on demandait la cause de l’accident dit : Je n’ai fait aucune imprudence  ; c’est mon ankou qui m’a renversé.

Dans les Lettres Morbihannaises, l’Ankou représente une idée très vague. « Le moindre météore aperçu (la nuit) ne peut être que l’âme errante du dernier décédé de la maison ou du village  ; une fois signalée, elle reparaîtra les nuits suivantes, tantôt sous la forme de la fouine ou du chat, se glissant furtivement dans un grenier, tantôt sous celle du hibou immobile sur le faîte d’un toit, ou du cheval égaré galopant en hennissant autour du hameau consterné » (Lettres Morbihannaises, Lycée armoricain, t. XIHj 1829, p. 48).