Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des langues de la même famille ou des peuples de la même race. On arrive ainsi à distinguer les traditions propres à telle race ou à tel peuple du fonds commun à tous les hommes. C’est seulement par une suite d’éliminations que l’on peut arriver à des conclusions sûres, sans s’exposer à rapprocher des faits, en apparence analogues, dont un examen plus méthodique aurait montré la différence originelle[1]. » Ou je me trompe fort, ou tel est à la lettre le programme que Marillier se fût attaché à suivre dans la réfection de son travail. Et de qui sont ces lignes ? De M. Georges Dottin.

Les principes qu’il y établit de façon si nette, nul n’était mieux qualifié que lui pour en faire l’application au contenu de cet ouvrage. Disciple des Gaidoz, des d’Arbois de Jubainville et des Loth, il est du petit groupe des savants français qui ont le plus contribué, de notre temps, au progrès des études celtiques. Ses traductions des contes irlandais recueillis par M. Douglas Hyde ou publiés dans The Gaelic Journal — pour ne parler que de la partie de son œuvre qui intéresse spécialement le folklore — nous ont révélé l’existence d’une littérature populaire curieuse au premier chef et présentant un caractère dramatique parfois saisissant. Mais si la compétence de

  1. Contes et légendes d’Irlande, préface, p. 1-2. Le Havre, 1901.