Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/19

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J’ajoute tout de suite que ce m’est, du moins, une précieuse compensation de pouvoir l’y remplacer par celui de M. Georges Dottin. Marillier lui-même, j’en suis sûr, pour le commentaire qu’il projetait d’entreprendre, ne se fût point souhaité un plus digne suppléant, et il n’en eût pas trouvé, en tout cas, de qui espérer une plus heureuse réalisation de son dessein. Si mes souvenirs sont exacts, l’erreur capitale signalée par la critique dans l’Introduction à la Légende de la Mort, et que l’auteur ne se pardonnait pas d’y avoir commise, résidait en des comparaisons trop étendues, partant trop aventureuses, entre les croyances funéraires des Bretons et celles de peuplades lointaines n’ayant avec eux ni parenté ethnique, ni conformité d’humeur. Il est aisé, dès lors, d’augurer dans quel sens il eût corrigé sa rédaction première et quelle méthode, tout inverse, il eût adoptée. Cette méthode, la même qui a suscité en linguistique des découvertes si fécondes, quelqu’un la formulait récemment en ces termes : « Le rapprochement de deux mots ou de deux contes provenant de deux peuples qui n’ont jamais eu de rapports historiquement constatés ne peut donner aucun résultat scientifique, s’il n’a pas été précédé par l’étude du mot ou du conte dans la langue d’origine et chez le peuple où on l’a recueilli, et si cette étude n’a pas été complétée par un examen attentif du vocabulaire ou des traditions