Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/229

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cents ans sur la brèche. — Et cependant, vois, ils sont morts, — Jusqu'au dernier, voici longtemps!

Monseigneur saint Jean, l'ami de Dieu  ; — Son père Jacob, qui le fut aussi  ; — Moïse, pur et souverain  ; .— Tous, je les ai touchés de ma verge.

Pape ni cardinal je n'épargnerai ; — Des rois (je n'en épargnerai) pas un, — Pas un roi, pas une reine, — Ni leurs princes, ni leurs princesses.

(Je n'épargnerai) archevêque, évêque,ni prêtres, — Nobles gentilhommes ni bourgeois, — Artisans ni marchands, —Ni, pareillement, les laboureurs.

Il y a des jeunes gens de par le monde, — Qui se croient nerveux et agiles ; — Si je me rencontrais avec eux, —Ils me proposeraient la lutte.

Mais, ne t'y trompe point, l'ami I — Je suis ton plus proche compagnon, — Celui qui est à ton côté, nuit et jour, — N'attendant que l'ordre de Dieu.

N'attendant que l'ordre du Père Éternel!... Pauvre pécheur, je te viensappeler. —C'est moil'Ankou,dont on ne se rachète point ! — Qui se promène invisible à travers le monda! — Du haut du Ménez, d'un seul coup de fusil, —Je tue cinq mille (hommes) en un tas1!

(Chanté par Laur ar Junter. — Port-Blanc, août 1891.)

1. Comparez la création de la Mort dans le mystère breton de la Création du Monde.

Dieu le Père.

« Je vais créer la Mort, qui sera impitoyable souverainement. Elle tuera Adam, Ève, son épouse, et tout homme, issu de leur lignée, qui, participant de leur nature, prendra vie.

Mort cruelle, je t'ordonne à cette heure de te lever et de te met