Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui s'enquit de ce qu'on avait donné à manger à la bête. On lui montra le foin qu'il trouva de belle qualité.

— Il y a quelque chose, déclara-t-il, mais je ne sais pas quoi.

Et sa science ne servit pas davantage pour les autres chevaux ; car, en l'espace d'une petite quinzaine, toute l'écurie y passa. C'était la ruine pour les Roparz. Le fils devint triste, sombre : par surcroît, il se mit à boire. Le soir de Noël, il ne rentra pas. La mère nous envoya dans toutes les directions à sa recherche. Ce fut Christophe Loarer qui le découvrit : il s'était pendu à la branche d'un pommier. D'avoir manqué à son père défunt lui avait porté malheur.

(Conté par Catherine Lescop. —Plouvorn.)

La nuit où quelqu'un de vos proches vient de mourir, vous voyez marcher devant vous des lumières dont vous êtes toujours séparé parle même intervalle, quelque effort que vous fassiez pour les atteindre'.

1. Il y a une croyance analogue en Irlande. Sur la tombe d'une personne très pieuse, on a vu, dit-on, des lumières (Ph. Redmond, SomeWexford folklore, t. X, p. 362). Cf. aussi l'âme changée en fleur, qui s'éloigne quand on veut la cueillir (ci-dessus, p. 204) et le mort qui marche devant vous et que vous ne pouvez rejoindre (P. Sébillot, Légendes du pays de Paimpol, Bevue de Bretagne, de Vendée, et d'Anjou, t. XI, p. 91).