Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/312

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La mort des usuriers ou des gens riches qui ont été durs envers le pauvre monde, est toujours suivie de tempête, de pluie d'orage ou d'éclairs.

La colère des éléments ne s'apaise que lorsque le cadavre a quitté la maison mortuaire.

Il est rare que les personnes qui le veillent n'aient pas à rallumer à plusieurs reprises les cierges déposés près du lit1.

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Il y a un moyen assuré de ne jamais retrouver une personne morte sur son chemin ; c'est d'embrasser son cadavre avant la mise au cercueil2.

Dans la Basse-Cornouaille, on dit que, pour donner

1. Dans les îles d'Irlande, quand une personne meurt, on met 12 roseaux allumés autour du lit pour empêcher le diable de venir prendre l'âme ; les mauvais esprits ne peuvent franchir un cercle de feu (Iady Wilde, Ancient legends, p. 118).

2. En Ecosse, si l'on veut ne pas rêverd'un mort, il faut toucher son.cadavre (K. Carson, Burial customs, Folklore, t. XI, p. 210). Les gens qui font partie du cortège funèbre vont voir le mort et touchent sa poitrine ou son front ; sans cela son image ne quitterait pas leur esprit (W. Gregor, Notes on the folklore of the North-East of Scotland, p. 210). Dans le Sutherlandshire, on croit que le cadavre d'une personne assassinée ne se corrompt pas jusqu'au moment où on y touche (J. G. Campbell, Superstitions of the Highlands and islands of Scotland, p. 243). Dans les Hébrides, si une personne mise en présence d'un cadavre ne pose pas sa main dessus, elle aura à le voir de nouveau (GoodrichFreer, More folklore from the Hebrides, Folklore, t. XIII, p. 60).