Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/319

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Aussi est-il d'usage de laisser le vase découvert toute la nuitl.

Marie-Jeanne Fiche. — Rosporden.) * •

Tout le temps qu'un mort reste exposé, c'est l'usage que les gens du quartier viennent lui faire visite une dernière fois : cela s'appelle aller dire ses prières, ou encore aller jeter de l'eau bénite. Au chevet du mort, sur une chaise, est placée une assiette creuse remplie d'eau bénite où trempe un brin de buis également bénit (du jour des Rameaux précédent). Chaque visiteur asperge2 une première fois le visage du cadavre avant de s'agenouiller, puis une seconde fois, au moment de se relever. Si les gouttelettes font mine de sécher presque instantanément au contact de la peau du mort, c'est mauvais signe pour le destin qui attend son anaon dans l'autre monde. (Anna Drutot. — Pédernec.)

Tant que le mort n'a pas été mis en bière, il faut

1. Le lait est aussi, parait-il, particulièrement agréable aux âmes (A.. Le Braz, La nuit des morts, dans Pâques d'Islande, p. 307) ; cf. Cambry, Voyage dans le Finistère, t. I, p. 229 : « La nation bretonne est remarquable par sa piété pour les morts. On passe des nuits sur la tombe de ses parents, on y verse des pleurs, on fait des libations de lait. » Voir ci-dessus, p. 219 et ch. xiv.

2. En Écosse, après la mort, on asperge d'eau les chaises et les meubles (W. Gregor, Notes on the folklore of the North-East of Scotland, p. 207).

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