Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/320

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une des ouvertures de la maison reste sans être close, à moins qu'il n'y ait dans la porte une de ces lunettes que l'on appelle « trous de chat » ou qu'il ne manque au châssis de la fenêtre un carreau, comme la chose arrive fréquemment, même chez les gens aisés. Sans cela, on dit que l'âme du défunt tournera dans le logis jusqu'à ce qu'il se produise parmi les personnes de la famille un autre décès 1.

Il n'est pas bon de garder chez soi, après le départ du cercueil pour le cimetière, la chandelle qui avait été allumée au chevet du cadavre. Si, par inadvertance, on venait à la rallumer dans la suite, pour quelque usage, la mort ne tarderait pas à fondre de nouveau sur la maison. Aussi la porte-t-on d'ordinaire en offrande à l'église, n'en restât-il qu'un menu bout».

1. Voir ci-dessus, p. 181-182.

2. De même, en Irlande, le savon, la serviette, l'eau qui ont servi à la toilette mortuaire doivent être jetés sous un buisson pour qu'on ne s'en serve plus (L. L. Duncan, Further notes from county Leitrirn ; Folklore, t. V, p. 181). Dans les Hébrides, on brûle après la mort les herbes marines qui composaient le lit du malade (Goolrich-Freer, More folklore from the Hebrides, Folklore, t. XIII, p. 60). V. ci-dessus, p. 84, noie.