Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/342

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Dans le Léon, sur le trajet suivi par le convoi funèbre', on heurte la tête du cercueil au piédestal de toutes les croix dressées le long du chemin*.

A Bénodet, et dans la région, au moment où le cercueil sort de l'église, après la messe d'enterrement, les porteurs ont coutume de le heurter à la muraille3. Ils agissent ainsi, selon d'aucuns, pour dire adieu à l'église, au nom du mort ; selon d'autres, pour demander à saint Pierre d'ouvrir toutes grandes à l'âme les portes du paradis.

1. Sur ce trajet, voir ci-dessus, p. 128-131.

2. Dans le comté de Wexford (Irlande), on fait avec le couvercle et le fond du cercueil de petites croix de bois que l'on plante aux carrefours que le convoi rencontre. On trouve souvent des centaines de ces croix (G. H. Kinahan, Notes on Irish folklore, The Folklore record, t. IV, p. 120). En Haute-Bretagne, il est d'usage de déposer au pied de chaque croix que rencontre l'enterrement une petite croix de 0,15 ou 0,30 de longueur, qui reste là avec celles qui y ont été précédemment déposées (G. Dottin et J. Langouët, Glossaire du parler de Pléchdtel, p. 194).

En Irlande, si un cortège funèbre, sur le chemin du cimetière, rencontre une vieille église, il en fait trois fois le tour (Haddon, A balch of Irish folklore, Folklore, t. IV, p. 360). De même, avant de descendre le corps dans la fosse, on porte le cercueil trois fois autour de deux bêches disposées en croix (lady Wilde, Ancient legends, p. 83).

3. A Saint-Mayeux (Côtes-du-Nord), quand on entre une bière à l'église, on heurte d'abord le côté gauche,.puis le côté droit de la porte avant d'entrer (Revue des Traditions populaires, t. VIII, p. 558).

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