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À Java, à Célèbes on se représente les âmes sous la forme d’oiseaux[1]. Les Santals se représentent parfois l’âme sous la forme d’un lézard[2]. En Birmanie, on donne à l’âme le nom de papillon[3]. Codrington raconte qu’aux îles Banks une femme, qui assistait à l’agonie d’un mourant, saisit une mite qui voltigeait dans la hutte, la prenant pour l’âme qui s’échappait du corps[4]. C’est une croyance très générale que celle qui fait de l’âme un petit homme ou un petit animal enfermé dans le corps et qui lui imprime son mouvement et sa vie ; souvent même elle est située non plus dans le corps, mais hors du corps et elle l’anime en quelque sorte de l’extérieur. Les exemples de cette croyance sont très nombreux ; ils ont été recueillis par M. J.-G. Frazer dans son beau livre sur le meurtre rituel des dieux[5]. L’un des plus frappants a été fourni par M. Luzel dans son conte du Corps sans âme[6]. Le chanoine Callaway raconte que, d’après les Amazulus, les

  1. G. A. Wilken, De Indische gids, juin 1884, p. 944. ; B. F. Matthes, Bijdragen tôt de Ethnologie van zuid Celebes, p. 33.
  2. Indian Antiquary, 1878, t. VII, p. 273.
  3. C. J. S. F. Forbes, British Burma, p. 99. ; Cf. Shvvay Yoe, The Burman, t. II, p. 102.
  4. Journ. of the Anthrop. Inst., t. X, p. 281.
  5. The Golden Bough, t. II, p. 296-326.
  6. Contes populaires de la Basse-Bretagne, t. I, p. 427.