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EN BASSE-BRETAGNE

Quinze jours après, il mourut[1].

(Conté par Charles Corre, dit Charlo Bipi. — Penvénan, 1885.)


La nuit de la Saint-Jean, dans tous les bourgs, dans tous les hameaux de la Basse-Bretagne, s’allument les tantad on bûchers[2]. Quand le feu a fini de flamber, l’assistance s’agenouille en cercle autour du monceau de braise. Et l’on commence à réciter les grâces. C’est toujours un « ancien » qui se charge de ce soin. La prière terminée, l’ancien se lève, chacun en fait autant, et tout le monde, rangé sur une file, se met à marcher en silence autour du tantad. Au troisième tour, on s’arrête. Chacun ramasse à terre un caillou, et le jette dans le feu. Ce caillou s’appelle dès lors : Anaon.

Ce rite accompli, la foule se disperse.

  1. Cf. P. Sébillot, Littérature de la Haute-Bretagne, p. 192 : La messe du fantôme ; Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne, p. 245 et 216 ; Fr.-M. Luzel, Veillées bretonnes, p. 5 et seq. ; R.-Fr. Le Men, Traditions et superstitions de la Basse-Bretagne (Revue celtique, t. I, p, 426), c’est l’histoire de l’évêque Penarstanc, évêque de Tréguier, qui revenait chaque nuit essayer de dire sa messe à l’église de Plougonven ; L. Decombe, Le Prêtre de la Croix Brisée (Mélusine, t. III, c. 76) — [L. M.]
  2. Sur les feux de la Saint-Jean en Basse-Bretagne, v. N. Quellien, Revue d’Ethnographie, t. IV, p. 89. — [L. M.]