CHAPITRE VII
Les bons revenants
LX
Le « Vieux » de Tourc’h
Ceci se passait au village de Keranniou, en Tourc’h. Le chef de ménage, le penn-ti s’était marié sur le tard, avait épousé une toute jeune femme, en avait eu sept enfants, et, brusquement, était mort.
D’après son inscription tumulaire, il avait alors soixante-dix ans. Aussi, lorsqu’on évoquait parfois son souvenir dans la maison, ne l’appelait-on jamais que le Vieux, ar pôtr coz.
Vivant, il avait l’humeur gaie, comme c’est l’ordinaire en Cornouailles. Et la mort ne semblait pas l’avoir attristé. Il avait dû enjôler le bon Dieu pour obtenir de lui la faveur de faire son purgatoire dans son ancienne demeure, à Keranniou.
On ne l’y voyait pas, mais on l’entendait toujours rire dans quelque coin.
Il n’était pas de malice qu’il ne fît. Malices innocentes, d’ailleurs, et qui ne tiraient pas à conséquence.