Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/385

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D’année en année, le tas de pierres grandit. Chaque passant y apporte sa pierre. Moi, quand je chemine de ce côté, j’ai soin, dès le pied de la montagne, d’emplir de cailloux mon tablier. Beaucoup de femmes font de même, pour être agréables à sainte Marie. Avant que le tas soit assez élevé, il faudra sans doute attendre bien des années et des années encore. Mais aussi le roi Marc’h sera sauvé pour l’éternité, et sainte Marie aura joué au bon Dieu un tour dont certainement il ne se fâchera point.

Voilà l’histoire du Bern-Meïn[1].


(Conté au Port-Launay, par une mendiante connue sous
le nom de Katic-coz.)
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  1. On trouvera un grand nombre d’exemples de ces interventions de la Vierge dans les Anecdotes historiques, légendes et apologues d’Étienne de Bourbon, édit. Lecoy de La Marche (1885) p. 93-120. — [L. M.]