penser. Dans l’île de Wetar, il y a des magiciens qui peuvent rendre un homme malade en frappant son ombre à coups de pique ou d’épée[1] Les Basoutos[2] croient que les crocodiles peuvent tuer les hommes en tirant sous l’eau leurs reflets.
Mais on peut trouver de plus étroits rapprochements encore entre les croyances que M. Le Braz a recueillies en Bretagne et les conceptions animistes de certains peuples sauvages. Il arrive qu’une âme soit condamnée à faire pénitence jusqu’à ce qu’un gland, ramassé le jour où elle s’est séparée du corps, soit devenu un plant de chêne propre à quelque usage, Il ne semble pas qu’il y ait là seulement une manière arbitrairement choisie de déterminer le temps de la pénitence, mais que la vie de l’arbre et celle de l’âme soient en quelque sorte liées l’une à l’autre. À la Nouvelle-Zélande, à Célèbes, à Bornéo, sur la côte occidentale de l’Afrique, c’est une croyance très répandue que la vie de chaque homme dépend de celle de quelque arbre particulier, et spécialement d’un arbre qu’on a planté avec certaines cérémonies le jour de sa naissance[3].