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LXXIV

Le cheval du diable


Jean-René Cuzon revenait une nuit de la foire de Landerneau. La route est longue, de Landerneau au Faou. Jean-René sifflotait, en marchant, pour se donner des jambes, et aussi pour se tenir compagnie.

— Tu siffles à merveille ! dit tout à coup une voix derrière lui.

Jean-René se détourna et aperçut un homme à cheval qui venait tranquillement, au pas de sa bête,

— Où vas-tu ? demanda l’homme, quand il eut rejoint Jean-René.

— Au Faou.

— Je vais aussi de ce côté. Nous allons faire route ensemble.

Les voilà de cheminer côte à côte.

— Votre cheval ne fait pas grand bruit, observa Jean-René. On dirait qu’il n’est pas ferré.

— C’est qu’il est encore jeune, répondit l’inconnu, et qu’il a le sabot tendre.

La conversation continua, sur un ton amical.

Ils causèrent des gens du Faou. L’homme semblait connaître tout le monde de la ville et des environs, depuis le plus riche jusqu’au plus pauvre. Il racontait sur la vie de chacun des anecdotes fort drôles. « Un