Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/166

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vertes suspendues par places aux remparts de quelque fantastique cité de l’abîme. La tour désaffectée du phare, le mât de l’ancien sémaphore achevaient de compléter l’illusion : ils hérissaient, comme d’un profil de mystérieux monuments, la ligne sévère et nue de ce paysage presque géométrique. De silhouette humaine, en revanche, ni sur le faîte du promontoire, ni plus bas, dans les pâtis d’herbe rase, tout baignés des ardentes lueurs du couchant, je n’apercevais rien qui y ressemblât.

— Comment !… Cette forme assise, là, dans le creux de Beztré ?… insistait, non sans impatience, le patron Lozac’h.

Je finis par discerner une chose brunâtre, de contours indécis, qui pouvait passer aussi bien pour un tas de goémon séché.

— Oh ! c’est assurément une femme, opina le matelot. Même qu’elle a le buste penché en avant et les mains aux genoux.

— Je vous dis que c’est madame Adèle ! affirma Lozac’h.